Editorial du dimanche 17 octobre 2010

ATTACHEZ-VOUS, DÉTACHEZ-VOUS !

L’attachement peut être fort, passionné ou à la folie, affectif, professionnel ou administratif, inconditionnel, proportionnel ou soumis à des clauses impératives. Il y a des CDD, des CDI et des liens à vie. Certains se fixent où on les pose, d’autres se lassent vite ou même ne savent que papillonner. Il y a des relations platoniques, d’autres plus actives, voire vraiment engagées. De quel ordre est votre attachement à l’Église ?

La question mérite de se poser pour chacun, en ce jour où nous fêtons la Dédicace de notre église « Notre Dame de l’Immaculée Conception de Clignancourt », et où nous tenons notre première Assemblée paroissiale. Il n’y a pas d’appartenance à l’Église sans réalisation locale d’un lien concret, car l’Église universelle subsiste dans l’Église particulière, le diocèse. La paroisse, comme portion du peuple de Dieu munie de son pasteur propre, constitue la cellule de base du corps tout entier.

Comment vous percevez-vous dans la paroisse ? Comme une des pierres vivantes d’un édifice de chair que Dieu bâtit à sa gloire et pour le salut du monde ? Comme un organe particulier du corps qui, tout entier, se nourrit de la Parole et de l’Eucharistie afin de porter l’Évangile au monde ? Comme un maillon de la chaîne des croyants qui garde fidèlement le dépôt apostolique de génération en génération ? Comme une voix qui se fond dans le chœur pour chanter le Dieu trois fois saint en compagnie des anges dans le ciel ?

Si notre prière liturgique doit d’abord rendre grâce à Dieu qui a créé l’univers en son Fils et l’a sauvé par lui, elle doit aussi implorer avec ardeur la venue de celui qui seul pourra établir toute justice à la fin des temps. Autrement dit, elle est la fiancée qui attend l’époux dans l’exultation de l’amour, mais aussi la veuve inlassable réclamant qu’il lui soit fait droit contre son adversaire.

La Vierge Marie, type et fleuron de l’Église, modèle de sainteté et de prière, mère très aimante et prémices de la moisson céleste nous aide et nous console dans notre pèle-rinage terrestre. Elle nous montre son Fils, et nous apprend à le connaître. Plus nous nous attachons au Christ, plus il nous détache du péché et de nous-mêmes. Cette conversion de tous et de chacun fait toujours mieux de notre Église un temple saint d’où coule un fleuve d’eau vive pour le salut des hommes. Ainsi nous devenons la famille de Dieu où se renouvelle la jeunesse du monde.

Marc Lambret, curé