Editorial du dimanche 12 décembre 2010

La splendeur de notre Dieu !

Le prophète Isaïe n’a rien perdu de son actualité ! Sa parole fut de semer l’espérance dans le cœur du peuple de Dieu. Une espérance nécessaire pour raviver les forces morales et spirituelles des croyants, mais aussi une espérance en butte à la fragilité de la condition humaine et aux conditions diffi-ciles de la vie sur terre. Le désert, l’aridité et la soif sont des épreuves pour l’homme, autant d’épreuves qui doivent faire place au désir de la fécondité, de la floraison à venir et de la surabondance des biens. La peur, la défaillance physique et la crainte sont aussi le lot de toute vie humaine, mais cela appelle à attendre et à recevoir avec courage une revanche qui viendra de Dieu.

L’espérance s’accompagne donc toujours de la patience et du courage pour affronter l’énigme du réel, afin d’en faire jaillir par la foi éprouvée la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Jérusalem devient alors pour Isaïe, comme le centre d’une vie humaine renouvelée et affranchie des aléas de sa misérable condition ; un centre vers lequel convergera l’humanité humiliée qui se rira du mal qui lui fut infligé grâce au salut qui lui sera proposé. Cette Jérusalem bien sûr, nous l’avons compris, est objet d’espérance et dessine l’horizon de la vie après la mort où un bonheur sans fin illuminera nos visages. Il est important de le proclamer et de mettre en lumière la dispensation du Mystère en attendant la Venue du Seigneur.

Le prophète Jean le Baptiste dans sa prison est aussi dans l’attente du Messie promis. Qu’elle est la réponse de Jésus à Jean le Baptiste qui s’interroge légitimement sur l’identité messianique de Jésus ? Rien d’autre qu’une citation du prophète Isaïe. Jésus indique à son ami que tout est annoncé dans les Ecritures Saintes. Méditer les prophètes est donc le chemin sur lequel nous accueillons déjà le mystère du Christ. Jean le Baptiste est le plus grand des prophètes parmi les hommes, et recevoir ce compliment de la bouche du Christ est en soi une consécration.

Mais ne faiblissons pas, car le Royaume de Dieu n’est pas affaire de comparaison les uns avec les autres. Car le plus petit, c’est à dire celui qui croit au Christ, atteint à une stature sans mesure, dont « la longueur, la largeur, la hauteur et la profondeur sont égales à l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance ». N’ayons d’autre ambition que la splendeur de notre Dieu !

Père  Vincent Naude