Editorial du dimanche 10 octobre 2010

Souviens-toi de Jésus Christ

« Souviens-toi de Jésus Christ, le descendant de David :  il est ressuscité d’entre les morts, voilà mon évangile. »  En une seule phrase saint Paul condense le cœur de la foi chrétienne.  Il s’agit de Jésus.  Il n’est pas une invention des hommes, un mythe comme les dieux des anciens panthéons.  Il est vraiment un homme très concret, dont l’histoire s’enracine dans une lignée précise. Il est « descendant de David ».  Il n’est peut-être pas inutile, ici, de relire la « généalogie » de Jésus, décrite par saint Matthieu et saint Luc. Nous y trouvons vraiment toute l’épaisseur de l’histoire d’un homme. Jésus est le Verbe de Dieu, Parole éternelle du Père.  Mais ce verbe de Dieu « s’est fait chair ».  Saint Ignace d’Antioche insistera :  « Notre Seigneur est véritablement de la race de David selon la chair, véritablement né d’une vierge, vérita-blement cloué pour nous dans sa chair. »

Mais si Jésus est véritablement mort, « il est ressuscité d’entre les morts ». Alors, saint Paul pourra dire avec force :  « Si le Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vide et vaine. »  il nous faut donc tenir ces deux versants de Jésus :  sa véritable humanité et sa victoire sur la mort.  Même si, aujourd’hui comme hier, beaucoup mettent en doute cet essentiel de notre foi, il n’en reste pas moins, qu’après deux mille ans, c’est toujours cette certitude qui nous est transmise et qui nous fait vivre :  « on n’enchaîne pas la Parole de Dieu ».  La meilleure « preuve » de cette certitude, c’est nous-mêmes, c’est notre présence ici, c’est notre attachement à Jésus vivant.  Nous lui donnons en effet notre confiance, sûrs que la mort elle-même ne pourra pas dire le dernier mot de notre vie.

Sans doute, nous arrive-t-il d’être fragiles dans cette confiance donnée.  Nous pouvons, à certaines heures, rejeter Jésus, le renier, comme saint Pierre. Alors souvenons-nous que « si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se renier lui-même ».  Peut-être avons-nous trop pensé que nous devions mériter sa grâce.  Mais c’est impossible de mériter sa grâce !  Et il ne peut pas arrêter de nous aimer.  Quels ne doivent pas être alors notre émerveillement et notre reconnaissance ! Prendre conscience de cette vérité, c’est rejoindre le lépreux samaritain qui, venus vers Jésus avec sa misère, s’est trouvé guéri et est revenu vers lui pour lui rendre grâce.  À notre tour d’être des reconnaissants.

Père Joseph Hunt