Editorial du 22 février 2015

Donner du sens au CarÊme

Comme tout rite, le Carême peut devenir une habitude, une routine avec sa décision incontournable du mercredi des cendres : « cette année, c’est sûr, je fais un vrai Carême ». Et le Carême commence. Et les exceptions à mes bonnes résolutions commencent en même temps ! Comment se motiver, comment durer ? Il nous faut un fil rouge et des repères.

Un fil rouge, c’est quelque chose qui revient tous les jours, pendant tout le carême. Pour moi, cette année ce sera un livre spirituel. J’ai regardé le nombre de pages et je l’ai divisé par 40. Et j’ai choisi le matin pour le lire. Un autre fil rouge, ce peut être d’écrire un Évangile de bout en bout sur un carnet (pages de gauche) et en face (pages de droite), au fur et à mesure, mes commentaires, mes questions, mon chemin de foi. Ce peut être aussi de m’abonner à un parcours spirituel sur un site.

Des repères, ce sont des attentions choisies pour un jour donné. Par exemple, à la place du déjeuner du vendredi, vous allez à l’église : vous remplacez tous ces repas du vendredi par un temps de nourriture spirituelle. Avec l’Évangile du jour (pour laisser Dieu vous parler) et avec des intentions préparées. Ce peut être aussi de renoncer un soir par semaine à cette addiction aux écrans pour parler avec ceux qui sont près de vous.

Jésus nous demande de vivre cela sans que ça se sache, sans dire que nous le faisons pour ne pas en retirer de la gloire humaine. Il faut donc faire un acte de foi : notre jeûne sert à quelqu’un ou à quelque chose. Par exemple, le jeûne fortifie le combat spirituel contre l’animosité entre les hommes ou les religions. La prière peut empêcher de tomber dans l’amalgame ou le racisme. Il peut même aider d’autres à être meilleurs. Car une prière, c’est comme un vase communiquant : quand un bout se vide, l’autre se remplit.

Donnons du sens au Carême. Nous faisons le Carême parce que Jésus nous attend pour nous rendre fort contre l’Adversaire ou l’adversité. Il me semble que le monde aussi nous attend là.

Père Philippe Marsset, curé