Edito du dimanche 16 novembre

Et après ?

Mardi dernier, 11 novembre, nous avons vécu avec toutes les paroisses de l’arrondissement une journée de mémoire de la grande guerre. Notre église était remplie comme un dimanche, et le chœur comme les jours de grande fête ! Mais la célébration fut plutôt sobre ; le ton portait au recueillement, à la reconnaissance et à l’admiration envers ceux qui ont donné leur vie pour sauver notre pays. Les témoignages de poilus ont beaucoup marqué et nous avons pu découvrir ou redécouvrir l’héroïcité de certains face à la mort, tellement accordée avec le sacrifice eucharistique qui ouvrait cette journée. Certains ont pu se demander comment des jeunes d’à peine vingt ans, dans leur face à face avec la mort, pouvaient présenter une humanité aussi accomplie. Y voir un effet positif de l’horreur de la guerre ne doit pas nous dispenser de méditer et méditer encore, à partir des questions et réflexions qui nous viennent de ténèbres si profondes !

Depuis la rentrée c’est le deuxième grand rendez-vous que nous proposons dans la paroisse après celui de la fête de la dédicace. Tout au long du mois de décembre, ils vont se multiplier, avec toujours comme intention de permettre, sous des modalités variées, une rencontre avec Celui qui est venu pour nous sauver. La multiplication des rendez-vous ne doit pas nous disperser, ni nous détourner de notre devoir. Dans le monde, bien souvent les évènements se chassent et se remplacent sans laisser d’empreinte sur ceux qui les vivent ; tout au plus quelques archives numérisées… Ils éveillent la curiosité et divertissent un instant ; mais ils sont consommés l’instant suivant, avant même d’avoir lassé et surtout opéré une quelconque transformation de leurs participants.

Un chrétien ne sera jamais rassasié par la seule consommation d’évènements bien rapprochés. Un chrétien vit de rencontre en rencontre ; il se nourrit de rencontres qui ne laissent pas indemne. Le passage de l’évènement à la Rencontre l’appelle à observer un temps qui prolonge l’instant de l’évènement. Douloureux ou joyeux, ce temps est nécessaire pour reconnaître une Présence et entendre son appel.

Alors que ferez-vous ensuite ?

Père Pierre Labaste