Editorial du dimanche 12 avril: PÂQUES « IL VIT ET IL CRUT »

Dans la nuit du 11 au 12 avril, les cloches vont se faire entendre joyeusement pour nous rappeler que cette nuit, le Christ sort vivant du tombeau : l’homme-Jésus que l’on a crucifié est « réveillé » du séjour des morts. Il est vivant pour toujours, il ne mourra plus jamais. Mais que disons-nous quand nous affirmons que le Christ est ressuscité et qu’avec lui nous ressusciterons ? D’abord que l’homme appelé Jésus, comme beaucoup de Juifs de cette époque, est réellement mort sur la croix : sa chair a connu cette rupture totale et « le séjour des morts ». Sa mise au tombeau est la conclusion de la tragédie qui, en quelques heures, le fait juger, condamner et périr. Au matin de Pâques il n’est plus dans le tombeau. Les femmes qui le suivaient sur les routes de Palestine, les disciples, en sont les témoins bouleversés et, parmi eux, certains ont peine à croire cette étonnante réalité. 

Qui n’a pas souhaité voir, comme saint Jean, pour comprendre la résurrection du Seigneur ? Il semble tellement simple cet acte de foi de saint Jean, presque évident, presque naturel, et pourtant, c’est un acte surnaturel, c’est-à-dire un acte qui vient de Dieu et qui y conduit. Oui le surnaturel semble naturel chez saint Jean. Or, c’est l’acte de foi du disciple bien aimé, « celui que Jésus aimait », celui qui a une place toute particulière dans le cœur du Seigneur. D’où lui viennent cette simplicité et cette force dans la foi ? Ne serait-ce pas cette proximité et cette amitié qui ont donné cette foi simple à saint Jean ? En ce temps de la Résurrection, il nous est donné de voir, il nous est donné d’approcher notre cœur du cœur du Seigneur, il nous est donné de croire.

Certes la résurrection de Jésus est un mode d’existence radicalement nouveau : ce n’est pas la survie de l’âme, la réincarnation, la reprise de sa vie antérieure. C’est l’entrée de Jésus-homme dans la puissance de Dieu : il a accepté de tout perdre par amour de l’humanité, il reçoit le don définitif de la vie. Jésus est passé de la mort à la Vie et « cette vie n’aura pas de fin ».

Ce « passage » (pâque) est le fondement de notre foi : nous aussi, nous ressusciterons avec Lui. Pâques est donc pour nous la grande fête de l’Espérance : Dieu nous aime, il nous donne sa vie par son Fils (par le baptême) et l’Esprit Saint habite en nous. La foi en la résurrection est la Bonne Nouvelle : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie » dit Jésus. De tout cœur célébrons dans la joie ces fêtes de Pâques. Venons et croyons !

Père J.-L. MICHAUD