Editorial du dimanche 21 février 2010

VIVE LE CARÊME !

« C’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut », nous écrit saint Paul.  « Revenez au Seigneur votre Dieu, car il est tendre et miséricordieux », soulignait le livre du prophète Joël.

Le carême qui commence est un temps de grâce pour faire un pas vers le Seigneur.  Il nous offre déjà sa miséricorde, mais encore faut-il que nous l’acceptions.  « Dieu qui t’a créé sans toi, il ne te sauvera pas sans toi. » écrit saint Augustin.  Dieu ne nous brusque pas.  Il se tient à la porte de notre cœur et il frappe. Il attend. Ce carême est l’occasion d’ouvrir large notre porte au Seigneur et de vivre ainsi une rencontre fondamentale. Fondamentale, car à la source de toute notre vie chré-tienne, il y a cette rencontre avec le Ressuscité.  La vie chrétienne n’est pas la somme de petites obligations, de valeurs ou de commandements aussi beaux soient-ils, mais elle est avant tout une vie avec le Christ, en sa présence à chaque instant, même les plus insignifiants.

La Parole de Dieu au temps de carême nous donne quelques repères pour vivre cette rencontre.  Cette rencontre ne s’accomplit pas dans l’étalage orgueilleux de ce que nous pouvons faire, mais dans l’humble discrétion de celui qui recherche le Seigneur dans le silence de son cœur.

Prier.  C’est avant tout se tenir en compagnie d’un ami, être uni à Dieu.  Nous avons un petit cœur, mais la prière l’élargit et le rend capable d’aimer Dieu.  Prier, c’est donc grandir dans l’amour de Dieu, comme on grandit dans l’amour d’une personne à mesure qu’on la fréquente.  Prier, c’est avant tout aimer.  Si nous aimons, nous pouvons adresser au Seigneur tout ce que nous portons dans notre cœur.  La prière est ce premier lieu où le Seigneur attend de pouvoir nous rencontrer.

Faire l’aumône.  Le geste de donner exprime l’ouverture du cœur.  Donner quelque chose, c’est choisir de ne pas vivre pour soi.  L’égoï-sme ne rend heureux que celui qui le pratique et pour un moment seulement.  Le partage rend heureux celui qui en bénéficie et celui qui le pratique, et ceci pour toujours.

Enfin le jeûne, et donc la maîtrise de nous-mêmes, pour laisser l’Esprit de Dieu régner en nous.  Le jeûne ne concerne pas que des questions de nourriture.  Tout ce dont nous sommes parfois prisonniers et qui n’est pas fondamentalement nécessaire dans notre vie peut être l’occasion de jeûne :  télévision, Internet, tabac, alcool, l’actualité, les courriels.  Il y a peut-être dans ces domaines des jeûnes à pratiquer en ce carême, pour ne pas fuir notre vie, et être ainsi disponibles à la rencontre avec le Seigneur.

Le Carême est ce moment favorable pour revenir à lui de tout notre cœur.  Profitons-en pleinement !

Père Joseph HUNT