Editorial du dimanche 1er mars

LUMIÈRE INTÉRIEURE

L’Évangile de ce dimanche nous emmène haut. Ce n’est pas par hasard que Jésus emmène ses disciples à l’écart sur une haute montagne : on le sait, dans la Bible, la montagne est le lieu privilégié de la rencontre de Dieu. C’est donc aussi un lieu de vérité. Et là, Jésus est transfiguré, baigné de lumière, rayonnant de lumière. Ce n’est pas un tour de magie : illuminé par la proximité du Père, il dévoile quelque chose d’essentiel sur Lui, mais aussi sur nous.

D’abord, Jésus montre qui Il est vraiment : la parole de Dieu qui retentit (celui-ci est mon Fils bien-aimé), la même que celle qui avait retenti au jour de son baptême, nous rappelle – si besoin était – que Jésus est bien plus qu’un exemple à suivre, un simple modèle de vie à imiter ou un prophète, fût-il le plus grand : Il est le Fils du Père éternel, il est Dieu fait homme.

Ensuite, cela nous dit qu’à la suite de Jésus nous sommes, tous, appelés à être des enfants de lumière. En deux sens : être disciple de Jésus Christ, c’est d’abord découvrir et contempler la lumière divine qui resplendit sur le visage de Jésus. Mais c’est aussi nous laisser illuminer par Dieu, qui nous invite à faire la lumière en nous, ou plutôt à laisser Sa lumière envahir chaque recoin de nous-même.

Nous sommes tous invités, appelés à nous laisser éclairer de l’intérieur. La Bible raconte que Moïse allait sur la montagne pour parler seul à seul, cœur à cœur avec Dieu et que, lorsqu’il redescendait, son visage rayonnait de lumière.

Oui, Dieu veut éclairer nos vies de Sa lumière. Dieu veut transfigurer nos vies. Mais il ne le fera pas sans nous… En ce sens, effectivement, les « efforts de Carême » sont utiles, non pas comme performance (« j’ai tenu 40 jours sans manger de chocolat » : oui, bon, et alors ??? La belle affaire !) mais comme chemin d’ouverture et de disponibilité à la lumière divine.

Et si, tous, nous profitions de ce temps de Carême pour laisser le Seigneur éclairer toutes les zones d’ombres, de ténèbres, de péché, enfouies dans nos cœurs ? Un effort de conversion pour une vie plus lumineuse, cela n’en vaut-il pas la peine ?

Père Philippe BERNARD