Editorial du dimanche 28 avril 2013

Peut-on commander l’amour ?

Il y a deux paradoxes dans cet Évangile :

  • C’est au moment où Jésus est trahi par Judas qu’il donne le commandement de l’amour nouveau !
  • Et c’est sous la forme d’un commandement qu’il nous demande d’aimer, comme si on pouvait obliger quelqu’un à aimer !

Mais cette apparente contradiction disparaît quand nous re-gardons Celui qui dit cela et le moment où il le dit.
Si Jésus ordonne, c’est parce qu’Il se donne.

  • Le don de l’Amour est premier : Il se livre.
  • Le commandement de l’Amour est second.

Si nous voulons aimer de cet amour nouveau dont il nous aime, il nous faut l’accueillir Lui.

Jésus nous commande l’Amour car il est Dieu qui aime jusqu’au bout l’homme, d’un amour qui lui coûte sa vie. Dieu « voulait » que cet amour lui coûte la vie  pour qu’Il puisse nous donner cette vie, c’est à dire cet amour.

Quand une personne est profondément amoureuse, la jubilation d’être ainsi aimée, avec cette intensité-là, renouvelle radicalement sa façon d’aimer. L’amour transforme celui qui est aimé.

Il faudrait qu’il en soit au moins ainsi dans notre relation à Jésus Christ. Que son Amour transforme nos façons d’aimer. Il y a tant de définitions de l’amour !

Cet Amour là, cet amour du Christ a deux caractéristiques :

  • Il est inclusif, c’est un amour pour tous, un amour pour toute l’humanité.
  • Et il ne fait pas nombre avec nos affections limitées et contradictoires : c’est un amour sauveur, rédempteur, un amour source.

L’amour précède le commandement, car Jésus nous précède dans le don de l’Amour. Et le commandement suit alors l’Amour, aussi naturellement que le disciple suit le Maître.

Père Philippe Marsset